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sexta-feira, 17 de junho de 2011

L'écœurante propagande du régime


Un écrivain palestinien dénonce la théorie du complot brandie par le régime syrien. Il met aussi en cause les médias et analystes dans le monde arabe qui s'en font l'écho.

Ce qui se passe en Syrie n'est pas un mouvement de protestation populaire. Il ne s'agit pas de citoyens qui demandent la liberté, la dignité et la fin des humiliations parce qu'ils sont convaincus que le temps est venu d'en finir avec la tyrannie. Non, ce n'est pas du tout cela. Ce qui se passe en Syrie est un complot ! Un complot qui vise le régime de Damas parce qu'il constitue un pôle de résistance et de refus qui se dresse devant les projets américano-sionistes dans la région. C'est la poursuite de l'agression par laquelle Israël avait tenté de détruire la résistance libanaise en 2006.

A l'intérieur, des bandes armés salafistes, des terroristes et des Frères musulmans participent à ce complot en tuant soldats, policiers et simples citoyens tandis qu'à l'extérieur, ce sont les Etats-Unis qui agissent. Ils n'ont jamais caché leur hostilité à l'égard de ce régime. Leur obsession est de soumettre la Syrie et le Liban à leur volonté et de les amener à abdiquer devant Israël.

Les émirs du Golfe - pourtant particulièrement mal placés pour donner des leçons de démocratie puisqu'il n'y a chez eux ni parlements, ni partis politiques - se sont associés à Washington et à Tel-Aviv. Ils versent de grosses sommes aux agents-provocateurs et financent l'alliance du 14 mars [anti-syrienne au Liban] qui est obsédé par l'idée d'asphyxier le Hezbollah [pro-syrien] et de décapiter le régime syrien. L'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas apporte elle aussi son concours puisque la Syrie constitue le seul obstacle sur la voie des concessions qu'elle compte faire concernant Jérusalem et le droit au retour des réfugiés.

Cette alliance versée dans le complot se sert de chaînes satellitaires suspectes telles qu'Al-Jazira pour monter en épingle des événements isolés. Ces chaînes paient des témoignages pour fabriquer de toutes pièces leurs reportages mensongers et leur prétendus "témoins" se trouvent en réalité dans une pièce à côté, dans leurs propres studios.

Pour maquiller ce complot et accréditer la théorie du soulèvement populaire, on a préparé le terrain par des événements manigancés par les Etats-Unis en Tunisie et en Egypte d'abord, où les Américains appuient depuis longtemps des organisations de militants locaux et où ils disposent de liens privilégiés au sein de l'armée dans chacun de ses pays. Au Yémen et en Libye ensuite. Après avoir déclenché des manifestations à Benghazi, on a fait ce qu'il fallait pour justifier l'intervention de l'Otan. Cela dans l'unique objectif de brandir ce scénario devant les dirigeants syriens au moment où ils doivent affronter des manifestations qu'on aura provoquées dans leur propre pays.

Ce genre de discours sur le complot tel que nous venons de l'exposer, on l'entend évidemment abondamment à la télévision syrienne, mais celle-ci n'en a pas l'exclusivité. On le rencontre également sur des chaînes libanaises où des invités sur le plateau surpassent parfois les présentateurs dans l'art de tisser les fils du récit et d'échafauder les théories. Il n'est pas non plus absent des éditoriaux et analyses en Egypte et en Jordanie, dans le Golfe et au Maroc. Et si il arrive que ces analystes affirment leur soutien aux aspirations des peuples arabes à la liberté et à la démocratie et qu'ils concèdent aux Syriens "le droit" de manifester, ils mettent ce droit en balance avec ce qu'ils considèrent être la politique de résistance de la Syrie face à Israël et l'appui que Damas apporte aux combattants libanais et palestiniens.

Ces convictions bien ancrées chez de nombreux commentateurs et cette perception de la contestation en Syrie montrent en premier lieu une insensibilité totale, immorale et inhumaine, face au drame des Syriens qui tombent sous les balles. Leur argumentation est tellement caricaturale, voire absurde, qu'on serait tenté de ne pas la prendre au sérieux, de l'ignorer ou de l'aborder sur le ton de la dérision. Il est toutefois pénible de s'adonner à la plaisanterie tant la situation est dramatique. Par ailleurs, il faut avoir les nerfs très solides pour s'engager dans une discussion, essayer de réfuter les mensonges par des faits et témoignages, et mettre en avant des principes moraux et des raisonnements politiques.

(Enviado por um Amigo)

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