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quarta-feira, 15 de junho de 2011

Obama aime le printemps arabe

Le président américain a placé la démocratie dans le monde arabe au centre de son discours très attendu. Mais il ne propose toujours pas de stratégie concrète pour résoudre le conflit israélo-palestinien, relève le quotidien panarabe Al-Hayat.

Il y a deux ans, Barack Obama avait parlé aux Arabes et aux musulmans à partir du Caire [5 juin 2009]. Il disait sa volonté d'encourager la démocratie au Moyen-Orient. On le considérait alors comme un doux rêveur. Car la région avait derrière elle une longue histoire de refus de la démocratie et de résistance aux vents du changement.

A l'époque, le président égyptien s'appelait Hosni Moubarak. Il se demandait s'il allait se présenter pour un énième mandat ou transmettre la présidence à son fils. Jamais il n'aurait cru que son destin allait être tout autre. Le président tunisien s'appelait Zine El-Abidine Ben Ali. Personne ne pensait alors qu'il serait possible de descendre dans la rue pour lancer ce cri ravageur "dégage !".

En Libye, le colonel Mouammar Al-Kadhafi coulait des jours heureux dans sa Jamahiriya tandis que son fils endossait le costume du modernisateur impatient d'en finir avec la "vieille garde". Le Yémen connaissait un semblant de stabilité, à part une guerre contre les houthistes [rébellion zaydite au Nord] et une autre contre Al-Qaida [surtout au Sud], tandis que le président Ali Abdallah Saleh affirmait qu'il n'était pas du tout épuisé de ses trente années passées à la présidence difficile d'un pays difficile et que son fils n'hésiterait pas à assumer ses responsabilités s'il y était appelé. Quant à la Syrie, elle était convaincue d'avoir suffisamment de cartes en main pour contraindre le nouveau président américain à s'entendre avec elle. Jamais elle n'aurait pensé que le vent du changement allait se lever à l'intérieur et affecter aussi durement ses relations internationales et dans une certaine mesure régionales.

Depuis le discours du Caire, beaucoup de choses ont changé. Le 19 mai, Obama apparaissait comme celui qui tente de cohabiter avec les bouleversements qui ont remodelé le monde arabe, tout en restant fidèle aux principes qu'il défend depuis son arrivée à la Maison Blanche sans oublier les considérables intérêts américains dans la région. Il a tout d'abord parlé de l'importance du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord pour les Etats-Unis en termes d'économie, de sécurité, d'histoire et de foi. Concrètement, cela veut dire pétrole et sécurité des voies commerciales. Cela veut dire également paix, garanties de sécurité, reconnaissance mutuelle, respect des droits fondamentaux et combat contre les terreaux du terrorisme. Cela signifie finalement ouvrir des horizons d'espoir aux jeunes qui sont devenus des acteurs à part entière dans leurs pays grâce à la révolution des télécommunications.

Quant à la paix israélo-palestinienne, il a répété des principes généraux, ce qui ne change rien au fait qu'il n'a pas réussi de percée dans ce dossier fondamental. On aura noté que son administration - qui a confirmé son opposition à l'idée d'isoler Israël - reçoit aujourd'hui celui qui a réussi à donner le coup de grâce à l'espoir de paix, à savoir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Par ailleurs, il a promis du soutien économique aux démocraties naissantes en Tunisie et en Egypte, a insisté sur sa vision d'une Libye sans Kadhafi, a rappelé au président yéménite Saleh la nécessité d'une transition au pouvoir et a haussé le ton vis-à-vis de Bachar El-Assad sans fermer définitivement la porte au dialogue. Il a ainsi clairement exprimé ce qui avait déjà filtré de la part de responsables américains, à savoir que le président syrien devait choisir entre la possibilité de conduire les réformes et la nécessité d'abdiquer.

Il a également réitéré l'accusation d'un soutien iranien à la répression syrienne. C'est un durcissement de la position américaine et donne à penser que la crise entre Washington et Damas est susceptible de connaître une escalade et de mener la Syrie dans un certain isolement international. Ainsi, un point chaud est en train de naître au Proche-Orient. Ses dangers sont peut-être bien plus importants qu'en Libye et au Yémen, compte tenu des possibles répercussions régionales.

Il est certain que les Etats-Unis cherchent à construire une nouvelle politique. Et le président Obama est d'autant plus redoutable qu'il sait travailler avec les Européens et calmer les susceptibilités des Russes et des Chinois. Il a envoyé des messages plus ou moins sincères et plus ou moins insistants à de nombreux destinataires. Ceux-ci seraient bien inspirés de les prendre au sérieux.

(Enviado por um Amigo)

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