Les
deux pays qui usent de leur droit de véto au Conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher
des frappes occidentales ont réitéré leur opposition à une intervention dans le
pays.
«Les projets de frappes militaires en Syrie déclarés par
certains pays sont un défi aux dispositions clé de la Charte de l’ONU et à
d’autres normes du droit international», a fait savoir le
vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov au secrétaire
général de l’ONU Ban Ki-moon.
Si la Russie est une farouche opposante à une intervention
militaire en Syrie et oppose son véto à une résolution de l'ONU depuis
plusieurs mois, le président russe Vladimir Poutine a toutefois jugé«inacceptable» l’utilisation d’armes chimiques «par qui que
ce soit» en Syrie,
laissant plâner le doute sur les responsables de cette attaque.
Au cours d'un entretien à
l’initiative de Téhéran, avec son homologue iranien Hassan Rohani, il a affirmé
porter «une attention particulière a été portée à la
situation en Syrie.»
«Les deux parties jugent
globalement inacceptable l’utilisation d’armes chimiques par qui que ce soit», souligne la présidence
russe.
Poutine et Rohani ont
également souligné «la nécessité de chercher des voies de
règlement politico-diplomatique», alors que la Russie et l’Iran,
puissants soutiens de Damas, ont multiplié ces derniers jours les mises en
garde contre une intervention militaire de Washington et de ses alliés en
Syrie.
«Plus de
patience» réclamée par la Chine
La presse officielle chinoise a quant à elle appelé jeudi à une
mobilisation internationale pour empêcher une intervention armée occidentale en
Syrie, qui semble désormais probable à court terme. «La
communauté internationale devrait faire preuve de patience plutôt que de se
laisser mener par le bout du nez par les services de renseignement américains»,
a écrit le journal China Daily dans un éditorial intitulé : «Pas d’excuse pour des frappes.»
«Il y a dix ans, les Etats-Unis et leurs alliés ont contourné
l’ONU pour imposer par la force un changement de régime en Irak, sous le
prétexte que ce régime détenait des armes de destruction massive. Cela ne doit
pas être permis une nouvelle fois», a ajouté le
quotidien.
«Une intervention militaire
sans mandat de l’ONU ne fera qu’aggraver encore la situation en Syrie», a prévenu le China Daily.
«Les forces mondiales
opposées à une intervention militaire doivent s’unir et empêcher cette attaque
occidentale en Syrie», a de son côté prôné le journal Global Times.
«Si ces frappes se
produisent, elles (les forces mondiales) doivent ouvertement soutenir la
résistance du gouvernement syrien. Il est nécessaire que la Russie et l’Iran
envisagent de fournir une assistance militaire directe (au régime de Bachar
al-Assad)», a poursuivi ce quotidien.
Dans un communiqué rendu
public jeudi, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, met par
ailleurs en garde contre «toute ingérence» dans l’enquête en cours de l’ONU sur
l’attaque chimique du 21 août. «Seule une solution politique peut résoudre
la crise syrienne», avait déclaré plus tôt cette semaine Wang Yi.
Depuis plus de deux ans, la Chine refuse d’endosser les appels
internationaux à exercer davantage de pression sur le régime de Bachar
al-Assad, usant, comme de son voisin russe de son veto au Conseil de sécurité
des Nations unies.
=Libération=
Sem comentários:
Enviar um comentário