Point de presse
conjoint du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, avec le
président de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas - Propos de M. Fabius
Merci Monsieur le Président, Cher Ami,
Je suis venu ici pour apporter au nom de
la France notre plein soutien au processus de négociations déjà commencé.
J'apporte bien sûr aussi le salut personnel et amical du président de la
République française au président Abbas. Mais l'élément principal, c'est ce
soutien à la négociation. Vous avez souligné depuis longtemps que la France est
l'amie du peuple palestinien, c'est vrai. Nous l'avons montré à plusieurs
reprises et je confirme que l'analyse reste la même, nous pensons que dans
cette partie du monde il faut aller vers la paix. Il n'y a pas de paix sans
justice. Justice n'est pas rendue aux Palestiniens. Il faut que justice leur
soit rendue pour qu'à la fois le peuple palestinien et Israël puissent vivre
dans deux États en paix.
Je salue le sens élevé des responsabilités
dont vous avez fait preuve en décidant cette négociation et en même temps, le
sens élevé des responsabilités dont M. Netanyahou a fait preuve, parce que cela
n'était pas facile. Il y avait beaucoup d'opposition interne et externe à
surmonter et néanmoins, à juste raison, vous avez pensé l'un et l'autre que
c'était le moment et la procédure qu'il fallait choisir, et vous avez eu
raison. Car même si l'on parle ces temps-ci davantage d'autres pays voisins qui
connaissent des évolutions très fortes et parfois très violentes, on pense au
conflit dramatique en Syrie, on pense à ce qui se passe au Liban, on pense à ce
qui se passe dans un autre contexte en Égypte, ou ailleurs, même si cela est
vrai et requiert l'attention médiatique, il demeure que la question
israélo-palestinienne est une, et peut être la question centrale de la région,
qu'il faut absolument régler dans le sens de la paix.
Nous avons discuté longuement, ce qui
explique notre retard, j'espère que vous nous en excuserez, à la fois de la
situation ici même, de la négociation, et de la situation dans la région. Et il
y a matière à discussion. Il faut dire que nos analyses sont extrêmement
convergentes, et le plus souvent même identiques, cela ne m'étonne pas
connaissant bien le président Mahmoud Abbas. Je ressors de ces discussions avec
le sentiment que notre soutien est plus nécessaire que jamais, plus fondé que
jamais. C'est un soutien lucide qui ne dissimule pas les difficultés. Mais
c'est le moment où il faut faire la percée vers la paix.
Je terminerai en disant que ce soutien n'est pas seulement un soutien
politique, c'est aussi évidemment un soutien économique, un soutien financier. C'est le sens des deux
accords que j'ai signés. L'un attribue une donation budgétaire et sera complété
par une deuxième tranche qui sera signée à l'occasion de la venue prochaine du
président de la République française.
L'autre concerne très concrètement un
système d'élimination, de transformation des déchets à Gaza, qui aura pour
conséquence d'améliorer la situation de la population. La France ne veut pas se
contenter d'un soutien politique. Elle a apporté depuis de nombreuses années et
continuera d'apporter un appui matériel à ces territoires, à nos amis
palestiniens.
Je veux à nouveau remercier le président
Mahmoud Abbas de la gentillesse, de la chaleur de son accueil, je le retrouve
plus jeune que jamais.
Q - (À propos de la colonisation et des négociations de paix)
R - En ce qui concerne la colonisation, la
position de la France est bien connue. C'est une position qui est conforme au
droit international au titre duquel les colonies ont étés déclarées illégales.
La France se conforme à cette position du droit international. En plus, il est
très important dans une négociation comme celle qui a commencé que non
seulement des gestes de confiance soient faits, mais aussi qu'il n'y ait pas de
gestes de défiance. C'est dans ce contexte-là qu'il faut apprécier les
décisions qui peuvent être prises en matière de colonisation. Donc il nous
semble que, aussi bien en termes de droit que d'opportunité, ces questions
doivent être traitées de manière claire, et c'est ce que font l'Europe et la
France.
Deuxième point, votre question était :
est-ce que le contexte régional rend plus ou moins nécessaires des négociations
et leur aboutissement ? Je vais vous répondre de manière extrêmement claire :
dans un environnement régional particulièrement troublé, il est d'autant plus
important qu'on avance ici vers la paix.
D'abord, parce que si ces négociations
aboutissent, ce sera un coup de tonnerre en faveur de la paix. Si Israël et
Palestine sont capables de faire la paix, c'est un élément de stabilisation
formidable.
D'autre part, les Palestiniens, et Israël d'ailleurs aussi, à
juste raison, évitent de se mêler des conflits locaux, pourtant il y a six cent
mille Palestiniens en Syrie, il y a ce qui se passe au Liban, il y a l'impact
de ce qui se passe au Sinaï aussi bien sur la Palestine que sur Israël.
Mais je
pense qu'en même temps, on doit reconnaître que ce qui se passe a un impact,
sur une partie de la région. Cela milite avec d'autant plus de force pour que
la négociation puisse déboucher sur la paix./.
L. A. V.
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