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quinta-feira, 29 de agosto de 2013

Syrie : Obama et Cameron sous la pression des élus

Le président américain et le Premier ministre Britannique sont dans l'incertitude, alors que l'accord respectif du Congrès et de la Chambre des Communes est nécessaire pour décider d'une intervention militaire en Syrie de leur pays.

La Chambre des communes, convoquée jeudi en urgence, ne votera finalement pas sur l’autorisation d’une intervention militaire, qui devrait faire l’objet d’un deuxième vote ultérieurement, une fois connus les résultats de l’enquête de l’ONU sur l’attaque présumée aux armes chimiques en Syrie.
Le Premier ministre britannique David Cameron avait tenté mercredi de désamorcer les inquiétudes de parlementaires encore hantés par la guerre en Irak, en s’engageant à attendre le rapport des inspecteurs de l’ONU avant toute décision sur une action militaire en Syrie.
De son côté, Barack Obama a indiqué mercredi soir qu’il n’avait «pas encore pris de décision», alors que le Congrès le presse de s'exprimer publiquement sur ses intentions.
La perspective d’une intervention à très court terme semble s’éloigner.

Boehner attaque

Après être resté en retrait pendant plusieurs jours, le président républicain de la Chambre des représentants américains, John Boehner, a appelé mercredi le président Barack Obama à révéler publiquement ses projets de frappes militaires contre la Syrie. «Il est essentiel que vous fournissiez une explication claire et sans ambiguïté sur la façon dont une action militaire, qui est un moyen et non une politique, permettra d’atteindre les objectifs américains et comment elle s’articule avec votre politique globale», écrit dans une lettre ouverte John Boehner, l’homme le plus puissant du Congrès. «Je demande respectueusement que vous défendiez personnellement, en tant que commandant en chef, votre plan devant les Américains et le Congrès», ajoute-t-il, en énumérant 14 questions.
«Quel résultat l’administration espère-t-elle obtenir?» demande-t-il ainsi. «Votre administration lancera-t-elle des frappes si des armes chimiques sont utilisées à plus petite échelle?»
Au moment où l’élu rendait publique sa lettre, le président américain Barack Obama affirmait à la télévision publique PBS qu’il n’avait pas encore pris de décision mais qu’une éventuelle intervention en Syrie viserait à dissuader le régime d’utiliser à nouveau des armes chimiques.

Obama a besoin de l'aval du Congrès

Boehner veut aussi savoir si le président a prévu le cas où des«organisations terroristes» prendraient l’ascendant sur le régime, ou celui d’une éventuelle implication «d’intérêts russes ou iraniens.»
Selon lui, les contacts entre la Maison Blanche et les responsables des commissions compétentes du Congrès, bien qu’appréciés, «n’ont pas atteint le niveau d’une consultation substantielle.»
Un haut responsable de l’administration a indiqué mercredi soir que les dirigeants du Congrès et les présidents de commissions se rendraient jeudi à la Maison Blanche, à une heure non précisée, pour prendre connaissance des éléments classés secrets recueillis par le renseignement américain sur l’attaque chimique du 21 août.
Depuis la semaine dernière, la classe politique américaine a en général redoublé de discrétion, à la faveur des congés d’été du Congrès : leur retour à Washington n’est prévu que le 9 septembre.
Certains, comme le républicain John McCain, ont multiplié les prises de parole pour pousser le président à bombarder la Syrie. Mais la plupart des réactions oscillaient entre un soutien prudent et une critique du processus de décision.
116 élus de la Chambre (sur 435), dont 18 démocrates, ont signé une lettre commune à Barack Obama mercredi pour réclamer la convocation du Congrès de façon à autoriser formellement des frappes contre la Syrie.
La loi américaine requiert en théorie une autorisation votée par le Congrès pour tout déploiement durable de forces à l’étranger, mais les présidents américains ont toujours estimé qu’en tant que commandants en chef, ils disposaient du pouvoir constitutionnel de déclencher des opérations militaires sans aval parlementaire.
Les frappes aériennes en Libye en mars 2011 avaient ainsi été décidées par Barack Obama seul.

Cameron dans la tourmente

La motion publiée mercredi qui sera soumise par David Cameron aux parlementaires, condamne «l’usage d’armes chimiques en Syrie le 21  août 2013 par le régime de (Bachar al-) Assad» et «convient qu’une réponse humanitaire forte est requise de la part de la communauté internationale, impliquant si nécessaire une action militaire qui soit légale, proportionnée et destinée à sauver des vies en empêchant tout usage futur d’armes chimiques en Syrie.»
Le texte souligne la nécessité, «en dépit des difficultés aux Nations unies, de pousser le plus loin possible le processus aux Nations unies pour garantir le maximum de légitimité à toute action.»
Le Royaume-Uni a présenté un projet de résolution à l’ONU justifiant une action armée en Syrie, mais qui semble voué à l’échec en raison des divergences entre d’un côté la Chine et la Russie et de l’autre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.
«Nous sommes déterminés à agir contre les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité -et c’est ce que constitue l’usage d’armes chimiques- mais nous procèderons le plus possible sur une base consensuelle», expliqué le ministre des Affaires étrangères William Hague.
Mais l’engagement du gouvernement à ne pas lancer d’action militaire avant d’avoir eu connaissance du rapport des inspecteurs de l’ONU répond à des préoccupations exprimées plus tôt par le Labour.
Le parti d’opposition, qui compte 257 députés sur les 650 de la Chambre des Communes, avait annoncé qu’il ne voterait pas en faveur de la motion si une intervention militaire était envisagée avant la présentation des résultats de l’enquête de l’ONU.
Outre l’opposition travailliste, des parlementaires conservateurs avaient également mis en garde le Premier ministre à propos d’une possible intervention en Syrie.

Le spectre de l'Irak plane encore

La députée tory Sarah Wollaston s’était inquiétée d’un «grave risque d’escalade». Et son homologue Andrew Bridgen d’avertir le Premier ministre contre une répétition des «erreurs commises par le gouvernement travailliste» de Tony Blair quand il avait donné son feu vert à l’intervention en Irak en 2003.
Washington et Londres avaient justifié cette opération militaire par la prétendue présence dans ce pays d’armes de destruction massive mais aucun matériel de ce type n’avait été découvert après le renversement de Saddam Hussein. «Il n’y a pas de doute que l’expérience en Irak a augmenté le niveau de scepticisme à la Chambre des Communes», a reconnu Jack Straw, député travailliste et ministre des Affaires étrangères au moment de l’invasion en Irak.
Cameron, présenté à la Une du journal The Independent comme«l’héritier de Blair», doit aussi faire face à une opinion publique qui n’est pas favorable à des «frappes de missiles en Syrie»: seuls 25% des Britanniques les approuvent, selon un sondage réalisé par YouGov et publié par le Sun mercredi.
Avant de s’adresser aux députés, David Cameron a réuni mercredi un Conseil national de sécurité (NSC), regroupant les principaux membres du gouvernement et les hauts responsables militaires britanniques.
Le Conseil «est convenu à l’unanimité que l’usage d’armes chimiques par Assad était inacceptable, et que le monde ne devait pas rester sans rien faire», a indiqué David Cameron.

=Libération=

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