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sexta-feira, 6 de setembro de 2013

Au G20, les partisans des frappes en Syrie isolés

Au G20 qui s'est ouvert ce jeudi à Saint-Pétersbourg, les partisans de frappes ciblées en Syrie sont en nette minorité. Deux semaines aprèsl'attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas, seuls deux Etats sont véritablement prêts à s’engager militairement en Syrie : les Etats-Unis — sous réserve un accord du Congrès, qui doit se pronconcer à partir du lundi 9 septembre — et la France.
Au Royaume-Uni, David Cameron a été stoppé dans son élan interventionniste par la fin de non-recevoir infligée par le Parlement. Le Premier ministre entend tout de même œuvrer au G20 pour favoriser la constitution d'une coalition pour une intervention. Le cas échéant, le Royaume-Uni pourrait la faciliter la mise sur pied de cette intervention d'une manière ou d’une autre sur le terrain, et n'exclut pas de fournir des armes aux rebelles.

L’Arabie Saoudite et la Turquie, voisine de la Syrie et membre de l'Otan, prônent toutes deux une opération musclée, bien qu'en termes militaires leur engagement serait limité.

Le Canada et l’Australie pourraient jouer les soutiens politiques qui font défaut au duo franco-américain. L’Australie, qui vient de prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, s’est dite prête à apporter son soutien de principe, avec ou sans mandat du Conseil. Le Canada, plus réticent, s’est néanmoins dit prêt à soutenir l’intervention. Ni l'un ni l'autre ne participeraient militairement.

Dans le camp de ceux qui hésitent, plusieurs Etats temporisent en s'en remettant à l’ONU, où l'adoption d'une résolution reste hautement improbable tant que les Russes, alliés de Damas, bloqueront toute unanimité au Conseil de sécurité. C’est le cas notamment de l’Italie,qui a très tôt pris ses distances avec l’hypothèse d’une intervention et continue à prôner une «solution politique négociée». Rome n’a toutefois pas exclu de mettre à disposition de ses alliés ses bases aériennes.

L’Allemagne a une position incertaine. En dernière ligne droite électorale, confrontée à une opinion majoritairement opposée à une intervention armée, Angela Merkel a jusqu'ici rejeté toute intervention. Mais, après les législatives du 22 septembre, elle pourrait souscrire à un mandat de l’Otan ou de l’Union européenne en cas de veto russe à l’ONU. Soit un scénario comme celui qui avait permis l’intervention au Kosovo en 1999.

L’Amérique du Sud et centrale est unanimement opposée à une intervention, hormis le Mexique qui s'y montre plutôt favorable, dans le sillage des Etats-Unis, quoique sur la réserve. Son ministre des Affaires étrangères, José Antonio Meade, a qualifié une intervention d'«importante et urgente», tout en soulignant qu’il faut épuiser les possibilités d’investigations de l’ONU.

Dans le camp des contre, l’Argentine a proposé «une intervention humanitaire mais sans objectifs ni moyens militaires, et sous mandat (de l’ONU)». Le Brésil a fait savoir qu’il n’appuierait pas une action militaire décidée sans l’accord de l’ONU. De même que l'Espagne, qui a le statut d’invité permanent au G20 et dont le gouvernement est surtout occupé à essayer de tirer le pays de la crise.

En Afrique du Sud, le gouvernement «ne croit pas que bombarder des populations qui souffrent déjà et détruire des infrastructures en Syrie contribuera à une solution durable» du conflit. «Les conséquences d’une telle opération sont imprévisibles et ne feront que durcir le conflit», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Quant à la Chine et la Russie, elles continuent à exclure tout autre solution que «politique», donc de facto à soutenir le régime de Damas, comme elles font depuis le début du conflit.

L'Union européenne est le vingtième membre du G20. Son président Herman Van Rompuy s'est clairement prononcé jeudi contre une intervention militaire. Ce qui n'empêchera pas les pays qui la composent de prendre leur propre décision, en l'absence d'une politique étrangère commune. 

=Libération=

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