Le secrétaire d'État américain s'est exprimé
samedi en français sur la crise syrienne, lors d'un point de presse avec son
homologue Laurent Fabius.
Laurent Fabius et le
secrétaire d'État américain, John Kerry, ont tenu une conférence de presse
samedi soir au Quai d'Orsay (Paris), pour redire leur détermination à agir
contre Bachar el-Assad
"C'est
vraiment notre Munich à nous !" a lancé John
Kerry en
allusion à la fameuse conférence de 1938, entrée dans le langage courant pour
critiquer le non-interventionnisme contre les dictatures. Washington et Paris
sont en pointe pour vanter les mérites d'une action militaire "courte et
ciblée" contre le régime syrien, accusé d'une attaque aux armes chimiques
le 21 août qui a fait des centaines de morts près de Damas.
"Les États-Unis, nos
partenaires français le savent, nous ne pouvons rester indifférents face à ce
massacre. Nous ne pouvons laisser un dictateur se servir impunément des armes
les plus effroyables", a déclaré John Kerry dans un discours de plusieurs
minutes, préparé et lu en français, une langue que le ministre maîtrise bien,
avec un bel accent américain.
"Il n'est pas exagéré de dire que notre sécurité dépend de
la manière dont notre conscience collective et notre engagement à l'égard des
normes internationales existant depuis près d'un siècle nous feront
réagir", a poursuivi John Kerry, qui a adopté depuis fin août une posture
morale sur le dossier syrien.
Convaincre l'opinion
Le secrétaire d'État s'adressait à
dessein à une opinion publique française majoritairement hostile à un
engagement militaire de laFrance en Syrie, à 68 % selon un sondage Ifop
publié samedi. "Nous ne parlons pas de guerre. Il ne s'agit pas de l'Irak,
de l'Afghanistan ou même pas de la Libye ou du Kosovo. Les États-Unis croient
que la seule manière véritablement fin au conflit syrien passe par une solution
politique", a encore assuré John Kerry devant la presse française.
Le chef de la diplomatie américaine
s'était déjà livré à cet exercice lors de sa première visite à Paris en tant que
ministre fin février, également aux côtés de Laurent Fabius. Mais le propos
était alors plus anecdotique et le contexte international, moins tendu. Sur la
Syrie, il a la semaine dernière flatté la France, "plus ancienne
alliée" de l'Amérique.
John Kerry est considéré comme le
plus "français" des responsables américains : francophone et
francophile, il a passé nombre d'étés de son enfance dans une maison familiale
à Saint-Briac-sur-Mer, en Bretagne (ouest de la France), au milieu de ses
cousins, dont l'écologiste français Brice Lalonde. Ce
dernier est le fils d'une soeur de Rosemary Forbes Kerry, la mère de John
Kerry. Cette dernière est née à Paris dans les années 1920 et avait
grandi en France jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale.
=Le Point=
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