Il y a de quoi devenir légèrement schizophrène, ces jours-ci.
Si l'on en croit les principaux
gros titres, la reprise arrive, lentement mais sûrement -- notamment aux
Etats-Unis, où les chiffres semblent de plus en
plus positifs. Même
l'Europe devrait connaître 1% de croissance l'an prochain. La Chine paraît
aller mieux (c'est en tout cas ce que disent les chiffres officiels...).
Mais la Syrie pourrait venir
contrarier ces rouages bien huilés.
Mais les élections allemandes,
le 22 septembre prochain, pourraient remettre en question pas mal de choses
pour la Zone euro.
Mais Bill Bonner a ressorti le pavillon d'Alerte au Krach.
Mais Philippe Béchade nous
disait vendredi que "nous vivons depuis quatre ans dans un contexte de
fausse monnaie, de fausse croissance... et de vrai chômage.
Pour que cette
pyramide de mensonges et de mauvaises pratiques économiques ne s'effondre pas,
il faut cimenter le scénario de reprise par une acclamation perpétuelle des
indices boursiers".
"[...] L'addition d'arbitrages mécanistes sans
aucun lien avec l'économie réelle et de choix forcés imbéciles dictés par les
banques centrales doit déboucher sur un krach global", ajoute Philippe
quelques lignes plus loin. "Il pourrait pulvériser en quelques jours ou
même quelques heures toutes les bulles d'actifs gonflées à coup de fausse
mornifle par la Fed, la Bank of England ou la Bank of Japan".
Et Simone Wapler revenait, pour les lecteurs de La
Stratégie de Simone Wapler, sur le très vieux concept de la charrue et des
boeufs :
"En principe, pour que l'attelage soit productif,
on est censé mettre les boeufs devant la charrue. [...] Ce qui entraîne
aujourd'hui la croissance mondiale, ce sont les pays dits émergents".
"[...] Le fait que le déficit commercial
américain replonge ne prouve pas que les Etats-Unis ont une croissance source
d'enrichissement. Cela prouve au contraire que le pays retombe dans le vice de la
consommation à crédit".
"En
revanche, les pays émergents absorbent 35% des exportations des pays
occidentaux. C'est là que se situe pour les pays développés la croissance
enrichissante, le commerce fructueux : la vente de biens et services
achetés cash et non pas subventionnés par vos
impôts".
"Les boeufs, les moteurs, ce sont donc les pays
émergents. La charrue, ceux qui sont entraînés, ce sont les pays de l'OCDE.
Le schéma est l'inverse de celui qui prévalait avant 2000. La croissance
mondiale est prévue à 2,4% pour 2013, mais l'Europe n'affiche que 0,3% et y
participe très peu".
"Maintenant, si le retrait des capitaux étrangers
stoppe la croissance des pays émergents, les boeufs s'arrêtent et la charrue
retombe dans l'ornière. A qui les entreprises occidentales et européennes
vendront-elles ? Les fleurons de la cote dépendent de la vigueur de leurs
exportations".
Qui croire, dans tout ça, et
quelle stratégie adopter pour vos investissements en cette rentrée toute
neuve ?
Suivez les chiffres positifs,
cher lecteur -- ça fait du bien au moral.
Mais rappelez-vous ce qui
semble être la devise de la rentrée :
"espérer le meilleur... mais se préparer au pire".
Meilleures salutations,
C. A.
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