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quinta-feira, 5 de setembro de 2013

Syrie - Extrait du point de presse conjoint du président de la République, M. François Hollande, et du président fédéral d'Allemagne, M. Joachim Gauck - Propos de M. Hollande

(...)
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, nous avons évoqué la situation internationale. J'ai évoqué les tragédies du passé. Il y a aussi les tragédies du présent. Quand un massacre chimique se produit, quand le monde en est informé, quand les preuves sont livrées, quand les coupables sont connus, alors il doit y avoir une réponse. Cette réponse est attendue de la communauté internationale. Et nous nous retrouvons, président allemand, président français, pour exprimer la même indignation, la même condamnation. Et, en même temps, la même espérance que la Syrie pourra connaître une solution politique. Nous aurons l'occasion d'en reparler dans d'autres moments, dans d'autres instances. C'est l'Europe qui doit aussi se réunir sur ce dossier. Elle le fera. Chacun avec sa responsabilité. La France assumera la sienne.
Merci Monsieur le Président.
(...)
Q - Monsieur le Président, en cas de vote positif du Congrès américain à une intervention en Syrie, est ce que vous êtes prêt à accepter, ou demander, ou proposer un vote du Parlement français ?
R - Nous n'en sommes pas encore là. Demain, le Parlement est réuni pour débattre des informations qu'ils lui ont été communiquées. C'était hier par le Premier ministre, les ministres des Affaires étrangères, de la Défense. Tout ce dont nous pouvions disposer a été livré.
Qu'en ressort-il ? D'abord le massacre chimique du 21 août est établi. Les preuves sont là et nul ne peut les contester. Il y a bien eu utilisation d'armes chimiques.
Que savons-nous ? Que c'est le régime de Bachar Al-Assad qui est le seul en Syrie à détenir ces armes, à en contrôler les stocks. Le seul à pouvoir utiliser la technique qui a été employée. Nous savons aussi que le quartier qui a été frappé est contrôlé par l'opposition, est un noeud de communication stratégique. Une incertitude qui demeure, c'est la nature du gaz mortel qui a été utilisé, même si - je l'affirme ici - nous avons les éléments en notre possession qui indiquent que c'est le sarin.
Que devons-nous en conclure ? Qu'il y eu violation d'un protocole international essentiel celui qui, établi il y a 90 ans, interdit l'usage des armes chimiques. Et une telle utilisation, gazer une population, ce crime-là ne peut donc rester impuni sinon c'est le risque de la récidive, la menace de l'extension et c'est la sécurité - pas simplement des Syriens, pas simplement de la région - la sécurité du monde qui est en cause.
Une large coalition doit donc être formée au plan international avec les États-Unis, qui vont bientôt prendre la décision, avec l'Europe et il y aura des réunions ces prochains jours au niveau européen, avec les pays arabes, qui se sont déjà prononcés. Parallèlement, tout doit être fait pour rechercher obstinément une solution politique avec toutes les parties prenantes, je dis bien toutes les parties prenantes. Nous aurons l'occasion, en marge du G20 à Saint-Pétersbourg, d'avoir ces discussions.
Je m'adresserai aux Français lorsque je disposerai de tous les éléments qui puissent fonder ma décision et j'exercerai ma responsabilité dans un seul intérêt : celui de la France, celui de notre sécurité mais également des valeurs dont notre pays - et pas seulement notre pays - sommes porteurs. Telle est la réponse que je veux vous apporter.
Q - Monsieur le Président, est-ce que sur la question syrienne, vous vous sentez isolé en Europe ? Et qu'attendez-vous, sur ce plan, du gouvernement allemand ?
R - Vous avez entendu le président Gauck. J'ai également eu des entretiens avec la chancelière Angela Merkel. Je suis en relation avec les principaux chefs de gouvernement européens. Il y aura une rencontre à Saint-Pétersbourg entre Européens. Il y aura une réunion des ministres des affaires étrangères très prochainement. Nous partageons tous la même indignation. Nous condamnons ce qui s'est produit, un massacre chimique. Personne n'a de doute sur l'origine de ces armes et celui qui en a fait usage. Après, si les réponses politiques peuvent être les mêmes, il y a des responsabilités différentes, il y a des traditions différentes, il y a des capacités différentes. Chacun des gouvernements, des États, doit prendre à sa place sa responsabilité.
Celle de la France est éminente, particulière, en Europe. Nous aurons donc à être en ce qui nous concerne non seulement en pleine solidarité avec les Européens, je ne conçois pas l'action de la France séparée. Mais, en même temps, nous aurons à prendre une responsabilité de plus compte tenu de ce qu'est la France.
Q - Dans la perspective de cette intervention en Syrie, Bachar Al-Assad promet des répercussions négatives sur les intérêts français. Êtes-vous prêt à exposer la France à ses répercussions négatives et, par ailleurs, vous serez au G20 jeudi et vendredi, verrez-vous le président Poutine dans un entretien bilatéral et croyez-vous qu'une solution politique puisse être trouvée à l'occasion de ce Sommet ?
R - D'abord, j'ai lu dans un journal français, l'entretien qui a été accordé à Bachar Al-Assad.
La différence entre une dictature et une démocratie, c'est que, dans une démocratie, un dictateur peut s'exprimer dans un journal, y compris pour insulter ses dirigeants - je parle des dirigeants du pays, pas du journal - pour proférer des mensonges, notamment sur le chimique, laissant croire qu'il ne disposait pas de stock et, enfin, pour effectivement menacer, menacer le peuple français.
À cette lecture, je suis sorti renforcé encore dans ma détermination et celles et ceux qui avaient des doutes sur les intentions de Bachar Al-Assad ne peuvent plus maintenant en avoir. Il parle de liquider tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui. Liquider, il aurait pu dire gazer. Est-ce que nous devons prendre toutes les mesures en matière de sécurité ?
Oui. Nous les avons déjà prises. Parce que ces menaces existent depuis longtemps et parce que nous sommes d'une extrême vigilance. Mais la menace la plus sérieuse, ce serait de le laisser faire. Ce serait lui permettre de continuer à utiliser des armes chimiques. Ce serait le laisser massacrer une partie de sa population et menacer l'ensemble de la région.
Oui, nous prenons toutes les dispositions pour faire face à cette menace. Elle existe. Elle existe depuis longtemps, et elle ne cessera pas cette menace tant que le régime de Bachar Al-Assad sera en place.
Q - Le G20 ?
R - Nous aurons autant de discussions qu'il sera nécessaire. Vous savez que l'ordre du jour est sur les sujets économiques, sur la lutte contre la fraude fiscale, sur la croissance, c'est la vie concrète. Mais il y a aussi la politique et tout ce qui pourra être fait pour chercher, de bonne foi, la solution politique, sera engagé par la France et par les Européens. Je vous l'ai dit, en marge du G20, il y aura une réunion des Européens, et de la même manière avec celui qui nous accueille, le président Poutine, nous pourrons parler ou dans un cadre qui est celui du G20 ou de manière bilatérale.
(...)
Q - Monsieur le Président, une bonne partie de la suite des événements en Syrie se jouera le 9 septembre au Congrès américain. Est-ce que vous êtes confiant dans l'issue de ce vote et si le Congrès refusait le feu vert à Barack Obama, que feriez-vous ?
R - Je ne me pose pas les questions avant qu'elles ne m'aient été révélées. J'essaye de traiter les questions que je connais. Le président Obama a souhaité demander au Congrès l'approbation. Il n'y était pas contraint. Il a jugé que c'était un moyen de renforcer la décision qu'il aurait à prendre. J'attends donc la réponse parce qu'elle aura des conséquences sur la coalition que nous aurons à former. J'ai déjà dit que la France ne pourrait agir seule, qu'elle ne peut situer son action que dans le cadre d'une large coalition, la plus large possible. C'est vrai que ce serait encore mieux d'avoir une résolution du Conseil de sécurité. Je suis très attaché à la légalité internationale mais lorsque, sur cette question, le Conseil de sécurité est bloqué depuis deux ans, chacun sait que nous ne pourrons pas en passer par là sauf à ne rien faire. Selon la décision du Congrès, il y aura une coalition qui pourra se former. Si la décision du Congrès n'était pas positive, alors la France n'agirait pas seule mais elle prendrait ses responsabilités aussi en soutenant l'opposition démocratique en Syrie de manière à ce qu'une réponse soit apportée.
Merci./.
L.A.V.


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