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segunda-feira, 2 de setembro de 2013

XXIe conférence des ambassadeurs

Discours du Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs.
Il y a un an, sous l'autorité du président de la République, la France sensibilisait la communauté internationale aux dangers de la situation au Mali. Elle travaillait à faire émerger, au sein du Conseil de sécurité, un consensus en faveur d'une intervention africaine pour aider ce pays à reconquérir sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire.
Un an plus tard, les meilleures élections organisées de longue date, au regard des principes démocratiques, ont permis au Mali de se doter d'un nouveau président jouissant de toute la force d'une légitimité renouvelée. Il lui appartient désormais d'avancer dans la recherche d'une solution pérenne pour le Nord-Mali et de relancer le développement du pays.
Ce résultat, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, nous le devons au sens des responsabilités dont la France a fait preuve. Nous avons su prendre toute la mesure de l'urgence et décidé de répondre à l'appel à l'aide qui nous était lancé.
Ce sens des responsabilités, cet esprit de solidarité, cette capacité à aller de l'avant lorsque nous avons la conviction que la cause est juste sont autant de qualités qui valent à la France d'être respectée et écoutée sur la scène internationale.
En décidant d'intervenir au Mali, nous avons été fidèles à cette vocation. Et ceux qui, l'an dernier, étaient sceptiques, reconnaissent aujourd'hui que nous avions raison de sonner l'alarme et nous ont vu agir avec force et célérité.
Loin de moi tout triomphalisme. Les défis restent nombreux au Sahel et je n'oublie pas le sort de nos otages auxquels le gouvernement apporte une attention de tous les instants.
De même, la paix et la sécurité en Afrique, comme dans d'autres régions, demeurent un objectif auquel nous devons consacrer toute notre énergie. C'est le cas en Centrafrique, mais également en République démocratique du Congo. Le Sommet de l'Élysée pour la paix et la sécurité sera l'occasion de progresser avec nos partenaires du continent africain sur toutes ces questions. C'est en tout cas notre volonté. C'est notre ambition.
C'est également le cas face à la tragédie syrienne. Le président de la République s'est exprimé hier, devant vous, avec force. La France prendra, le moment venu, les décisions qui s'imposent, à la lumières de ses contacts avec ses partenaires internationaux. C'était l'objet du Conseil de défense qui s'est réuni ce matin-même à l'Élysée. J'informerai le Parlement, dès mercredi prochain, dans le cadre d'une session extraordinaire convoquée par le président de la République.
Les enseignements de la crise malienne ne font que renforcer une conviction profonde, que j'avais exprimée dès mon discours de politique générale, il y a maintenant plus de quinze mois. C'est en respectant ses valeurs et ce qu'elle est au plus profond d'elle-même que la France peut être, dans le monde, la puissance d'influence à laquelle le ministre des affaires étrangères a souhaité consacrer votre conférence annuelle.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, ce message de confiance dans les atouts de notre pays, vous l'avez entendu à l'occasion de toutes mes visites à l'étranger.
J'ai également pu vérifier combien, au-delà de la compétition qui accompagne la mondialisation, la France ne laisse pas indifférent. Elle est attendue, elle est souvent espérée, elle est observée aussi, parfois non sans inquiétude, sur sa capacité à relever les défis auxquels elle est confrontée.
En tant que Premier ministre et vis-à-vis des Français, mon rôle est de veiller à ce que la France puisse être forte en Europe et dans le monde pour continuer à promouvoir son message, ses valeurs et ses intérêts.
Et pour être forts, nous devons nous adapter aux réalités nouvelles, tout en restant fidèles à ce que nous sommes, à notre identité profonde, aux valeurs de justice, de liberté, de solidarité qui sont au coeur de notre pacte républicain et qui font tout notre rayonnement. Réinventer le modèle français pour lui redonner toute sa vigueur, c'est précisément ce qu'a entrepris mon gouvernement.
Après cinq années de posture et aussi, il faut bien le dire, une décennie d'immobilisme, qui ont mis notre pays en retard dans la mondialisation et l'ont fait douter de lui-même, nous organisons le changement pour ne pas le subir et, encore une fois, pour rester nous-mêmes. C'est notre souveraineté qui est en cause, qui est en jeu.
La France s'est donc remise en mouvement. Des réformes d'une ampleur inédite sont engagées. Elles seront menées à bien.
Un effort sans précédent de consolidation de nos finances publiques a déjà produit une réduction historique de notre déficit structurel. Nous ne réduisons pas nos déficits parce qu'on nous le demande. Nous le faisons pour nous-mêmes, pour nos propres intérêts. Je le disais, pour défendre notre souveraineté, c'est d'ailleurs la condition pour ne pas nous placer sous la coupe des marchés financiers, dont nous voulons, par ailleurs, corriger les excès. C'est donc l'intérêt de la France d'avoir engagé et de poursuivre cet effort. S'il nous faut tenir compte du rythme de la croissance pour mener à bien ce chantier, notre cap reste bien celui d'un retour à l'équilibre à la fin du quinquennat.
Pour préserver la croissance et infléchir la courbe du chômage, nous avons choisi les modalités de la consolidation budgétaire les moins pénalisantes pour l'économie. La réduction des dépenses, qui a été engagée, va se poursuivre, va même s'amplifier. C'est le sens de la modernisation de l'action publique qui doit nous permettre d'imaginer ensemble un État stratège, un État garant, un État plus performant et plus économe, mais un État présent et qui affirme son autorité.
Avec les 35 mesures du Pacte adopté sur la base des propositions du rapport de Louis Gallois, la dégradation de la situation et de la compétitivité de nos entreprises a été enrayée. Parmi ces mesures, le crédit d'impôt compétitivité emploi, mis en place en début d'année et qui montera en puissance en 2014, a déjà permis une diminution du coût du travail sans précédent et redonné des marges de manoeuvre à nos entreprises pour innover, pour investir et aussi recruter.
De même, la Banque publique d'investissement est pleinement opérationnelle. Elle apporte un soutien plus efficace au financement et à l'innovation de nos PME, notamment celles qui ont la volonté d'exporter.
En un an, nous avons restauré le dialogue au sein de chacune de nos grandes filières industrielles, désormais mobilisées autour d'un contrat de filière sur les enjeux de compétence, sur les enjeux d'export, de relations interentreprises ou d'innovation.
Grâce à un dialogue exemplaire entre partenaires sociaux, la loi sur la sécurisation de l'emploi a montré que notre pays est capable, sur un sujet aussi sensible qu'on appelle le marché du travail, de penser les évolutions du monde du travail et d'atteindre un équilibre entre nouveaux droits pour les salariés et nouvelle souplesse pour les entreprises. C'est ce qui vaut pour la négociation qui s'engage sur la formation professionnelle.
L'école, l'école républicaine a fait la France. C'est là, aujourd'hui comme hier, que se joue une bonne part de l'avenir de notre pays. C'est tout le sens de la refondation de l'école, dont le premier devoir est désormais la réussite de tous. L'école de masse a effectivement réussi pour 80 % des élèves. Mais il reste 20 %, parfois 30, 40, 50 % dans certains quartiers ou certaines communes ! Donc, on n'est plus dans l'esprit même des valeurs de notre école.
Donc, la volonté politique est là, elle est prioritaire et elle doit commencer maintenant et elle s'exprime par des orientations claires, notamment la priorité donnée au primaire, mais aussi par des choix budgétaires ambitieux. La clé est notamment dans la formation des enseignants. Cette année, 30 écoles supérieures du professorat et de l'éducation seront ouvertes. Il s'agit là d'un formidable levier de changement, de promotion personnelle pour la jeunesse, mais aussi de performance pour la Nation tout entière. C'est pour cela que le président de la République avait fait de la jeunesse sa priorité.
Quand on réfléchit à l'avenir, quand on dit 2025, c'est loin, parfois, certains ont ironisé, je voudrais simplement leur rappeler que ceux qui seront au niveau du Bac en 2025 commencent aujourd'hui à l'école primaire. Donc, ce n'est pas une vue de l'esprit que de réfléchir à l'avenir et cet avenir n'est pas si lointain, c'est pour cela qu'il faut maintenant commencer pour faire de l'école un formidable levier de la modernisation de notre pays et de la préparation de l'avenir.
Cela vaut aussi pour l'enseignement supérieur et la recherche qui ont été dotés d'un nouveau cadre, qui en font une nouvelle priorité nationale avec tous les objectifs de la réussite de tous les étudiants et une nouvelle ambition pour la recherche.
Parce que l'action publique ne peut être résumée à celle de l'État, une nouvelle étape de la décentralisation et une simplification a été engagée. Par souci d'efficacité, c'est l'échelon intercommunal que nous voulons privilégier, sans défaire la commune, mais là, c'est une question de cohérence et de logique.
En particulier, affirmer le rôle des métropoles françaises. Déjà, nos grandes agglomérations ont beaucoup apporté, nos grandes villes, notamment de province, mais ça vaut aussi pour la métropole de l'Ile-de-France, ça vaut pour Lyon, ça vaut pour Marseille. Ces métropoles jouent un rôle d'entrainement pour tout un territoire et concentrent des savoir-faire, de la valeur ajoutée. Donc, c'est un plus pour la France de leur donner plus de responsabilités, plus de moyens.
C'est d'ailleurs dans le même esprit, pour mobiliser les acteurs territoriaux, que je viens d'engager une négociation avec les régions, sous l'autorité des préfets de région, d'une nouvelle étape des contrats de plan État/régions.
Je le disais, les urgences du moment ne nous empêchent pas de préparer l'avenir. C'est aussi l'objet du plan «investir pour la France» que j'ai annoncé en juillet dernier. Il comprend un ensemble de mesures en faveur de l'innovation, des infrastructures, de la transition énergétique, du logement, avec, pour chacune d'entre elles et c'est essentiel, un financement.
Ce plan permettra de renforcer la compétitivité de notre économie et d'assurer le caractère durable de son développement.
Parce que la transition écologique, c'est un défi mondial dans lequel la France doit s'inscrire avec volonté, sans hésitation. Cette transition est en marche. Elle ne doit pas être vue comme une contrainte, mais comme une chance, l'occasion de créer un nouveau modèle de développement.
D'ores et déjà, nous mettons l'accent sur les transports préservant l'environnement, l'efficacité énergétique, l'innovation, la recherche, l'organisation d'une filière industrielle de l'écologie. Une contribution climat-énergie, qui ne sera pas un impôt de plus, mais une réorientation de la fiscalité, sera introduite.
Cette transition écologique n'aura réellement de sens que si un maximum de pays s'y engage. C'est pourquoi le président de la République a souhaité que la France accueille, en 2015, la négociation internationale sur le climat. Il s'agit là d'un rendez-vous extrêmement important et d'un grand projet mobilisateur, notamment pour tous nos diplomates.
L'ensemble de ces réformes, si j'ai tenu à les rappeler devant vous, c'est parce qu'elles font sens, elles ont leur cohérence et parce que j'ai pu constater combien leur ampleur est trop souvent méconnue à l'étranger.
Oui, la France se modernise, dans la fidélité à ce qu'elle est, je le disais. Certains de nos partenaires conservent encore l'image d'une France immobile. À l'occasion d'un de mes récents voyages, très lointain, un dirigeant politique m'a dit, après avoir exposé ce que je viens de vous rappeler là, qu'il ignorait que la France avait engagé autant de réformes. Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, je vous demande d'en assurer la promotion.
Je connais et je comprends l'impatience de nos compatriotes qui ne prendront toute la mesure de l'action que nous avons engagée que lorsqu'ils en percevront concrètement les résultats. C'est bien normal. C'est vrai en particulier sur le front de l'emploi. Mais les résultats, c'est notre volonté et notre détermination, nous faisons tout pour qu'ils se concrétisent.
Les chiffres de la croissance pour le deuxième trimestre constituent, avec 0,5 %, une bonne nouvelle qui renforce la crédibilité de nos prévisions pour 2013. C'est d'autant plus encourageant qu'il ne s'agit pas d'un mouvement isolé. Car, si nous faisons mieux que la moyenne européenne, les pays voisins, eux aussi, avancent dans cette direction.
J'y vois le résultat de nos efforts pour stabiliser la zone euro, dont l'intégrité était, il y a encore quelques mois, mise en doute. Mes premiers déplacements, Laurent Fabius avait entendu la même chose, nous montraient que certains pays doutaient même de la pérennité de l'euro et vous nous en aviez fait part. Ce moment est passé. Il y a donc cette période de doute qui est derrière nous.
Cela tient aussi à notre mobilisation et en particulier à la détermination du président de la République, dès sa prise de fonction, le 15 mai 2012, à engager le chantier nécessaire de la réorientation de l'Europe, en parlant avec nos partenaires. Ce qui a permis notamment d'infléchir le dogme d'une politique trop exclusivement budgétaire, qui a favorisé une nouvelle doctrine d'intervention de la Banque centrale européenne, la mise en oeuvre de nouveaux instruments de solidarité et la création, qu'il ne faut surtout pas perdre de temps de réaliser, de l'Union bancaire.
Comme l'a rappelé hier le président de la République, cela se fera en pleine harmonie avec l'Allemagne. La France est à l'initiative pour réorienter l'Europe et c'est sa vocation, pays fondateur, pour lui redonner toute sa force et tout son sens.
C'est ainsi que le président de la République a fait des propositions, nous installerons un véritable gouvernement économique de la zone euro, pour décider d'une politique économique commune qui dispose d'une capacité budgétaire. C'est ainsi que nous définirons une stratégie européenne pour les industries d'avenir, notamment le lancement d'une Communauté européenne de l'énergie favorisant la transition énergétique. C'est ainsi que nous écarterons, avec évidemment l'exigence de solidarité, l'exigence sociale, les risques de désintégration de l'Europe. Ce qui est en jeu, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, c'est l'avenir même du projet européen.
Une autre priorité, c'est l'actualité qui nous le rappelle, c'est la réforme de notre système de retraites. Après une concertation approfondie avec les partenaires sociaux, j'ai annoncé, hier soir, les grands axes. Je ne vais pas les reprendre évidemment ici dans le détail ! Mais là, il s'agit encore d'un véritable enjeu, c'est de préserver l'un des piliers de notre modèle social, fondé sur la solidarité entre les générations, le système par répartition.
Cette réforme a deux ambitions : garantir durablement la stabilité de notre système par répartition, mais aussi de corriger les injustices. Une réforme ne serait pas possible sans mener de front ces deux chantiers. Cette réforme, je la résume, elle est responsable. Mais aussi, elle est juste et équilibrée. Et, à ceux qui en douteraient, je les invite à le regarder de près, c'est une réforme structurelle.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, vous le savez, vous le voyez, le gouvernement est au travail, depuis le premier jour. Mon engagement, ma responsabilité, c'est que cette transformation de la France pour l'adapter aux réalités du monde se poursuive, sans relâche. C'est aussi de faire en sorte qu'elle s'inscrive dans une stratégie à long terme susceptible d'entraîner tous les Français, en fixant un cap clair.
C'est le sens du récent séminaire gouvernemental, qui s'est tenu autour du président de la République, consacré à la France dans dix ans et du projet que nous avons demandé au Commissariat général à la stratégie et à la prospective de préparer pour la fin de l'année.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, ce n'est pas un exercice en chant, ce n'est pas un exercice d'experts, c'est un travail qui doit provoquer du débat, de la confrontation et aussi d'apporter un regard. Je vous invite, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, à apporter, sans délai, votre propre contribution, à partir de votre expérience, de ce que vous voyez, de ce que vous entendez et de ce qu'on entend aussi de la France.
Mesdames et Messieurs, notre pays fait face à un monde nouveau. Un monde qui change à une vitesse stupéfiante et où les défis prennent chaque jour des formes nouvelles. Un monde où de nouveaux acteurs aspirent à prendre toute leur place et avec lesquels il nous faut inventer de nouvelles règles du jeu. Un monde de compétition où rien n'est acquis, mais où tout est possible.
Vous l'avez compris, mon gouvernement tient donc son cap. L'objectif qui guide chacune de ses actions, c'est de préparer la France à ce monde nouveau et de renforcer les atouts de notre grande nation dans le jeu planétaire.
Ainsi, plus que jamais, notre pays doit être un acteur pleinement engagé sur la scène internationale. Il doit entretenir un dialogue étroit avec un nombre croissant d'interlocuteurs, notamment parmi les puissances émergentes, les grandes comme les moins grandes, qui contribueront d'autant plus à notre propre croissance que nous serons attentifs à ne pas les considérer uniquement comme des marchés pour nos entreprises.
C'est le sens des relations que nous avons tissées - le président de la République, moi-même, le ministre des affaires étrangères et l'ensemble des membres du gouvernement - avec la plupart des pays d'Asie, d'Amérique latine ou d'Afrique. Certains d'entre eux, je prendrai l'exemple des Philippines, un archipel de 100 millions d'habitants, en forte croissance, n'avaient jamais reçu la visite d'un chef d'État ou d'un chef de gouvernement français depuis leur indépendance. Ce dialogue doit être nourri dans la durée et c'est avec vous, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, que nous allons y veiller.
Dans ce monde nouveau, la France a également besoin de rénover les instruments de son influence. Cette adaptation est engagée et va se poursuivre.
Notre intervention au Mali a confirmé à quel point il est important pour la France de disposer d'un outil de défense performant. Le succès de cette opération est un hommage au professionnalisme et à la valeur de nos soldats. Sur la base des conclusions du Livre blanc et pour sortir de l'impasse du modèle précédent, une véritable ambition pour la défense et la sécurité nationale donnera lieu à l'adoption, d'ici la fin de l'année, de la loi de programmation militaire.
Ce nouveau cadre tiendra compte de la nécessité du redressement de nos comptes publics, tout en garantissant la protection de notre territoire, en assurant la permanence de la mission de dissuasion et en confortant notre capacité d'intervention extérieure.
Il s'inscrira en pleine cohérence avec notre volonté de construire l'Europe de la défense dont nous ferons en sorte qu'elle progresse, au Conseil européen de décembre, sur le terrain des opérations, du développement et de la mutualisation des moyens ou encore du rapprochement de nos industries.
L'accent sur la diplomatie économique a donné le signal de la mobilisation générale en faveur de la résorption du déficit de notre commerce extérieur, hors énergie. Je connais votre implication personnelle dans l'accompagnement de nos entreprises, y compris les plus petites, ou dans la promotion de la France comme destination d'investissement.
Là encore, nos efforts doivent être poursuivis et intensifiés. La clé du succès, j'en suis convaincu, c'est la coordination et la recherche des complémentarités. Entre l'État et les entreprises, bien sûr. Entre les différents ministères concernés, j'y insiste. Mais aussi, en France comme à l'étranger, entre tous les maillons d'une chaîne destinée à soutenir les entreprises qui souhaitent exporter, conformément à l'objectif que nous nous sommes fixé dans le cadre des travaux sur l'internationalisation des entreprises.
La politique des visas est un instrument de notre attractivité, qui renvoie au monde le visage d'une France ouverte ou fermée. Après l'annulation de la circulaire qui avait tant nui à l'image et aux intérêts de notre pays, des mesures destinées à faciliter la délivrance des visas pour des publics dont nous souhaitons encourager la mobilité sont mises en oeuvre.
Cette nouvelle approche, qui ne contredit en rien l'indispensable maîtrise des flux migratoires ni les nécessités de notre sécurité intérieure, doit produire des résultats, grâce au dévouement de tous les personnels concernés.
De même, l'accès à la nationalité française est une étape importante du parcours d'intégration. Pour ceux qui ont choisi la France, qui vivent et travaillent en France. L'augmentation du nombre des naturalisations montrent que la France a aujourd'hui tourné la page du repli sur soi.
La solidarité est indissociable du modèle français. Compte tenu des contraintes financières, il était indispensable de redéfinir les priorités de notre politique de développement. Après une large concertation lors des assises de la solidarité internationale, la réunion, fin juillet, du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement a permis de fixer de nouvelles lignes directrices.
J'en retiens la priorité accordée plus que jamais à l'Afrique et à la Méditerranée, la concentration des dons vers les pays qui en ont le plus besoin, mais aussi la volonté d'utiliser le potentiel de l'AFD, partout où nos intérêts et notre souci de promouvoir une croissance verte et solidaire le justifient.
La première loi d'orientation et de programmation sur la politique de développement et de solidarité internationale sera présentée au Parlement d'ici la fin de l'année et marquera l'importance que la Nation y attache.
Nos compatriotes qui font le choix de l'expatriation contribuent, eux aussi, au rayonnement de notre pays dans le monde. En un an, de profondes réformes ont été accomplies à leur intention, qu'il s'agisse de leur représentation politique ou du soutien à la scolarité de leurs enfants.
Ce matin même, des orientations, qui permettront à la France de répondre à la demande croissante d'enseignement français et de mieux adapter notre offre éducative à nos objectifs d'influence, ont été présentées au Conseil des ministres. Leur mise en oeuvre ne pourra que contribuer au dynamisme de la Francophonie.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, ces instruments rénovés de notre influence, c'est d'abord à vous qu'il appartient d'en tirer le meilleur parti. Je sais combien vous vous y employez, chaque jour, parfois dans des conditions difficiles, y compris pour votre propre sécurité.
Je profite de cet instant pour rendre hommage aussi à tous les membres du gouvernement et en particulier à l'équipe ministérielle des Affaires étrangères, Thierry Repentin, Pascal Canfin, Yamina Benguigui, Hélène Conway-Mouret, qui, sous l'autorité de Laurent Fabius, conduisent cette rénovation de l'action extérieure de notre pays avec vigueur et discernement. Je salue bien sûr la contribution de tous les autres membres du gouvernement qui y prennent une large part.
Le ministère des affaires étrangères fournit sa part de l'effort de consolidation de nos comptes publics. Des mesures courageuses d'adaptation de notre présence diplomatique ont été prises, j'en suis conscient, parfois sans difficulté.
Mais je tiens à le redire : elles doivent s'inscrire dans une modulation de la présence de la France dans tel ou tel pays en fonction de ses intérêts. C'est tout l'enjeu de la réflexion engagée, dans le cadre de la modernisation de l'action publique, sur les réseaux de l'État à l'étranger. Vous pouvez compter sur tout mon soutien pour la mener à bien, le cas échéant, grâce à une réunion à mon niveau du Comité interministériel compétent, le Corinte.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, l'entreprise de modernisation de la France est en marche. Elle répond aux bouleversements du monde dont vous mesurez, chaque jour, toute l'ampleur. C'est la construction du nouveau modèle français. Sous tous les horizons, c'est cette France en mouvement que je vous demande de promouvoir et d'incarner.
À l'avance, je vous en remercie./.

(Soute : site Internet du Premier ministre)

L.A.V.

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