Ces
derniers jours ont été difficiles pour les actifs physiques. Le prix
de l'or, de l'argent-métal, du platine, du cuivre, du pétrole et j'en passe ont
plongé. Il s'agit d'un recul de grande ampleur, qui s'étend à l'ensemble du
marché -- aidé en cela par les "suspects habituels" que sont les faiseurs
de marché et qui vraisemblablement voulaient mettre à terre les matières
premières pour servir leurs propres intérêts.
A certains moments, le côté
vendeur a été en panique. Apparemment, les gens débouclaient de larges
positions -- même si je pense que comme les choses ont rapidement évolué (trop
rapidement en fait), beaucoup de spéculateurs ont été obligés de sortir du fait
des appels de marge.
Aujourd'hui, alors que j'écris
ces lignes, les marchés des métaux précieux et de l'énergie semblent stables,
même s'ils ont globalement baissé. Toutefois, des prix plus bas pour des
investissements conservateurs pour la richesse à "long terme" comme
l'or, l'argent-métal, etc. ont fait dégringoler les cours des titres de
plusieurs sociétés productrices.
En somme, beaucoup de
portefeuilles constitués d'actifs physiques ont passé de mauvais moments, en
particulier les portefeuilles des investisseurs qui avaient acheté au cours de
l'année dernière et surtout ces derniers mois. Que s'est-il passé ? Où
allons-nous ? Le train des actifs physiques a-t-il déraillé ?
Je dois admettre qu'il y a
quelques semaines je n'avais pas prévu le plongeon des actifs physiques auquel
nous venons d'assister. Je suis plus que conscient que les prix de l'or et de
l'argent-métal peuvent fluctuer. Mais je n'avais pas vu venir une si forte
capitulation.
Par exemple, l'action
Freeport-McMoRan Copper & Gold est passée de 33 $ environ à près de
29 $. Le titre Barrick est passé de plus de 25 $ à un peu moins que
19 $. Ces niveaux sont les plus bas enregistrés depuis cinq ans -- aussi
bas que ces deux entreprises ont été, respectivement depuis fin 2008 et début
2009, aux pires jours du dernier krach.
Aux niveaux actuels des prix,
les rendements des titres Freeport et Barrick sont tous deux proche de 4,2% --
pas si mal. Si Freeport et Barrick constituaient auparavant de bons
investissements, ils le sont encore plus aujourd'hui. Ces points d'entrée sont
attractifs, même si je vous conseille la prudence et vous suggère de laisser
passer encore un peu de temps. Oui, il existe ENCORE un risque de baisse des
cours des grandes minières.
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Toutefois, à ces niveaux,
j'incline à penser que les investisseurs long terme y gagneront. Assurez-vous
de garder du cash en réserve pour d'autres opportunités.
Les marchés fluctuent. C'est une mauvaise période,
n'est-ce pas ? Il y a ça, et il faut se garder de se confronter à la Réserve
fédérale. Mais je ne comprends toujours pas
pourquoi le dollar est si "fort", toutes proportions gardées, et l'or
"faible". J'ai été surpris par la force et l'étendue de la chute des
actifs physiques la semaine dernière.
Pourquoi cette chute ?
Etudions deux des principales explications données à cette liquidation de l'or. L'une est liée à l'affaiblissement intentionnel du yen par le Japon pour provoquer une "stimulation" intérieure. En réaction, le dollar se renforce. Un dollar fort conduit à une baisse du prix de l'or, n'est-ce pas ? Mais alors pourquoi un dollar plus fort déclenche-t-il une importante liquidation d'or ? Au mieux, le rapport dollar-yen est un problème de taux de change, pas une restructuration fondamentale des problèmes monétaires des Etats-Unis.
Etudions deux des principales explications données à cette liquidation de l'or. L'une est liée à l'affaiblissement intentionnel du yen par le Japon pour provoquer une "stimulation" intérieure. En réaction, le dollar se renforce. Un dollar fort conduit à une baisse du prix de l'or, n'est-ce pas ? Mais alors pourquoi un dollar plus fort déclenche-t-il une importante liquidation d'or ? Au mieux, le rapport dollar-yen est un problème de taux de change, pas une restructuration fondamentale des problèmes monétaires des Etats-Unis.
Qu'en est-il de la rumeur selon
laquelle Chypre va vendre ses réserves nationales d'or pour payer l'Union
européenne en contrepartie d'un sauvetage bancaire ? Cela en plus du fait
que Chypre a taxé jusqu'à 60% tous les gros comptes des banques de l'île. Mais
combien d'or possède Chypre ? Et où irait-il ?
Si Chypre "vend" l'or
national, la transaction sera vraisemblablement un mouvement d'écriture des
comptes d'une banque centrale à l'autre. A moins que la Chine n'achète l'or et
n'exige une livraison. Faites attention si c'est le cas, parce que cela
conduira à une véritable ruée pour satisfaire la livraison -- auquel cas le
prix de l'or grimpera, pas le contraire.
Et pourquoi un grand détenteur
d'or -- public ou privé -- en "vendrait" de telle façon que le prix
dégringole ? Pourquoi vendre massivement une position importante en
urgence ? En particulier si vous savez que cela fera baisser les prix et
qu'au final vous aurez moins gagné. C'est idiot n'est-ce pas ?
C'est idiot à moins que vous ne
vous soyez déjà positionné pour gagner de la chute des prix. Vous avez déjà en
place vos contrats de vente à découvert. En gros, est-ce que quelqu'un ne
serait pas en train de manipuler le marché de l'or ? Mais qui ferait une chose pareille ?
Mince alors ! Fait intéressant : il y a 10
jours environ, Goldman Sachs a annoncé qu'il recommandait aux gens de vendre
leur or et d'attendre une baisse des prix. Puis, jeudi, au bon moment, le New
York Times a publié
en gros titre : "L'or, depuis longtemps un investissement sûr, perd
de son lustre".
Lorsque j'ai lu l'article du Times,
je n'étais pas certain qu'il devait être à la une des informations ou dans les
pages économiques -- sinon dans la rubrique nécrologique. Voici l'une des
phrases clés du Times, qui résonne d'une
certitude empirique : "l'or, fierté de Crésus et réserve de valeur
depuis des temps immémoriaux, est devenu ces derniers temps un très mauvais
investissement".
Vous avez compris ? L'or,
c'est pour les perdants. Puis le lendemain, le chroniqueur au TimesPaul
Krugman a enfoncé le clou en pondant un long réquisitoire contre les
"passionnés de l'or"... mais cela, j'en reparlerai dès vendredi.
C. A.
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