Les hauts
fonctionnaires sont-ils tous nécessaires ?
Pas si
sûr... Selon une enquête du magazine Challenges, beaucoup d'entre eux seraient payés à ne rien faire, ou
quasiment. Et tout ça, sur le dos des contribuables ! Les détails avec
Planet.fr.
Le magazine Challenges s'est penché sur les missions des hauts fonctionnaires
d'Etat, et le résultat n'est pas reluisant. Des centaines d'entre eux seraient
actuellement payés à ne pas faire grand chose... voire rien du tout.
En effet, le magazine souligne que les
différentes inspections (des finances, des affaires sociales, de l'éducation
nationale, de l'administration...), la Cour des Comptes et les Conseil d'Etat
servent surtout à recaser les proches des personnalités politiques.
Des recrues à vie
En effet, grâce au système appelé "tour extérieur", les présidents de la République et les Premiers ministres français peuvent nommer à vie qui ils souhaitent dans ces institutions, sans que ces personnes aient besoin de passer le moindre concours.
Challenges révèle ainsi que, juste avant les dernières
présidentielles, des proches de Nicolas Sarkozy et François Fillonavaient pu trouver une place confortable
au sein de ces institutions. Le magazine note donc que les rapports qu'elles
peuvent parfois sortir sont bien de qualité, mais elles sont surtout devenues
des "foyers d'accueil pour hauts fonctionnaires en déshérence".
"L'Etat
ne sait pas gérer ses ressources humaines"
Jean-Michel Severino, inspecteur général des finances et ancien directeur de l'Agence française de développement explique à Challenges que "ces placards existent, car l'Etat ne sait pas gérer ses ressources humaines, notamment ses cadres supérieurs en fin de carrière".
Un rapport officiel de la mission d'évaluation du Conseil
général de l'environnement et du développement durable reconnait d'ailleurs que
ce Conseil, qui emploie 252 fonctionnaires, est devenu "une structure
d'accueil pour cadres dirigeants en retrait" dont la "fonction
officieuse" est la "gestion de fin de carrière".
"Un
niveau d'effectifs souvent jugé excessif"
Les 252 fonctionnaires du Conseil, un "niveau d'effectifs [...] souvent jugé excessif", ne produisent que très peu de rapports : 262 par an, soit, comme le souligne Challenges, à peine plus d'un par agent. Il sert donc surtout à recaser les fonctionnaires ! Ainsi, rien que le corps des ingénieurs des Ponts, géré par le Conseil général de l'environnement et du développement durable, représente 3 900 agents qui peuvent revenir n'importe quand se faire recaser dans l'institution.
Et les
autres inspections ne seraient pas mieux gérées. Challenges évoque ainsi l'exemple de Bercy, et
ses 308 hauts fonctionnaires du contrôle général économique et financier, ainsi
que ses 90 inspecteurs des finances qui ont vu largement diminuer leur mission
depuis les différentes privatisations et qui touchent encore pourtant encore
jusqu'à 12 000 euros par mois.
1 539 hauts fonctionnaires qui végètent...
Au total, c'est un nombre important de hauts fonctionnaires que le contribuable rémunère toujours pour pas grand chose. Le magazine évalue à 1 100 le nombre de hauts fonctionnaires, ajoutés au 439 contrôleurs de la Cour des Comptes, qui végètent dans ces "placards" au lieu des veiller aux comptes de l'Etat.
Et
l'absence de contrôle aidant, les primes versées aux fonctionnaires pour leur
mission le sont souvent de façon automatique. D'ailleurs un magistrat de la
Cour des Comptes regrette auprès de Challengesque "comme
il n'y a pas d'indicateur de productivité, ces bonus sont attribués par les
présidents de chambre de façon discrétionnaire"...
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